Prendre soin, mettre le care au cœur de nos pratiques et donc de notre éthique nécessite un grand sens de l’observation et un temps de recul et de concertation. Le danger serait en effet de s’habituer au système, d’intégrer le fait que « c’est comme ça, on est en prison ».

Le milieu carcéral n’est pas un contexte favorable à la santé en général, et les règlements et autres principes d’organisation laissent peu de place à l’autonomie. De plus, la place de la promotion à la santé n’est pas encore reconnue en milieu carcéral. Malgré cela, dans une logique de promotion de la santé et fidèle aux principes de la charte d’Ottawa, notre asbl travaille au niveau individuel, communautaire, au niveau de l’environnement ainsi qu’au niveau des politiques publiques dans l’objectif de contribuer à l’amélioration de la prise en charge globale (médicale et psychosociale) des personnes incarcérées, de la continuité des soins pendant la détention et lors du transfert et/ou de la libération

Agir dans une démarche de promotion de la santé nous demande une grande écoute de ce milieu. La majorité de nos actions découlent de nos constats du quotidien. Chaque constat demande une réflexion en lien avec nos objectifs et les moyens de les mettre en œuvre. Il s’agit alors d’obtenir l’autorisation et l’adhésion de tous et toutes. Il arrive que certains projets soient très bien accueillis alors que nous craignons des réticences, et inversement.